Posts tagged ‘le temps sans compter’

mars 9, 2011

marathonwoman ?

Merci à Lise dans la rosée qui m’a emmenée ( sans le savoir) vers le blog d’Alainx qui est sur sa liste de blog.

Encore un blogueur qui publie, j’en suis émoustillée. J’ai lu cela aussi chez Imazine, ce jeune artiste incroyablement multi-créateur  vient de clôturer un recueil.  Celui là, j’aime l’imaginer dans son Paris, de ses vingt ans à peine, épris de tout. L’écriture, le visuel, les arts plastiques, l’architecture, la photo, la musique ( il joue du piano aussi, que ne fait-il pas ?). Paris, la ville où il faut vivre jeune (oui, à tout âge oui…quand tu veux)…la ville des élans, de la vie étudiante, pour moi c’est une ville qui bat tant, l’éternelle adolescente,  puissamment et pour toujours en moi.

Alors donc chez Alain je découvre un Forum des marathoniens de l’écriture. Le prochain Marathon est fin mars. Tu dois écrire au moins trois heures d’affilées et publier toutes les heures quelque chose, tiens je ne sais pas si tu publies TOUT ce que tu as écrit dans l’heure précédente, non cela me parait trop….? Comme le dit Alain : c’est en écrivant qu’on écrit, et de plus en plus. De cela je suis persuadée. C’est une discipline à avoir, et un besoin. Et plus on pratique plus on avance. C’est une gymnastique.

Me voilà donc tentée (tout ce que je ne connais pas me tente, tout ce que je n’ai pas encore fait et pourrait bien m’en apprendre sur moi-même). Pourtant je fais tout pour ne plus passer justement trois heures d’affilées devant l’ordinateur, condition sine qua non de ce nouveau challenge !

Je suis aussi un peu vaccinée avec mes expériences de l’hiver. Deux blogs menés par une blogueuse pleine d’espoirs et d’expériences. J’y ai participé et éprouvé un max de choses. Beaucoup d’adrénaline, d’intensité, mais beaucoup de malaise aussi, même des larmes. Je me suis donc arrêtée, voyant que je ne tenais pas le choc émotionnel. Et puis impossible de suivre une conduite, une discipline. Trop sous l’emprise de mon écriture, du personnage créé, trop personnel, trop fort. Je ne suis pas faite pour écrire à plusieurs une même histoire. Et puis  via le net, comme il est difficile de s’affirmer sans faire mal, de se faire comprendre sans heurter, de dire non en restant amis ! Le  face à face  que j’aime tant m’est indispensable pour exprimer ce que je suis sans choquer. Il nous faut le bruit des corps et les sourires. Je suis donc ressortie meurtrie d’un début d’amitié parti en queue de bidouille. J’ai été, en prime, bannie d’un autre blog en commun, très convivial celui là, où chacun écrivait à sa guise sur un thème ( ça je sais faire, il y a la marge dont j’ai besoin).

Tout cela pour dire qu’entre juillet 2010 et janvier 2011 j’ai tenté l’expérience des blogs à plusieurs et je sais maintenant où je ne suis pas capable et où je peux poser mes pattes.

Alors ? Vaccinée ? Ou future marathonienne ?

.

mars 1, 2011

Cowgirl

 

.

Je voudrais bien tout refaire à neuf. Ecarter. Renommer.

Serais je sur un cheval en ma sierra Leone ? Quelques cactus frottés par un vent chaud. Des canyons oranges et ocres devant, avec juste la passe où s’engouffrer. Je relirai tous les livres faits de cette terre, de ce sable, de ce bois. Lourdes les ailes des rapaces au dessus.

J’atteindrai cet endroit où des chiens aboient, me reconnaissant. Pas de clôture, pas de voisins, juste les chevaux dans l’enclos.

Un grand pot de café sur la véranda. Mes bottes usées, la satisfaction d’avoir tout fait comme il fallait.

janvier 27, 2011

Assemblés

Ce matin des z’artistes décorateurs plasticiens sont venus déposer une structure de tête de drakkar dans le hall de la Maison citoyenne ( ex MJC-centre social ) où je travaille (un peu, pas trop hein ! ).

Oh c’était gai ! Le groupe de femmes analphabètes avec lequel je bosse va aider à recouvrir cette structure métallique avec un genre de mousse. Elles se sont retrouvées en petits groupes autour d’une table pour apprendre à découper au cutter et à coller des courbes avec la colle néoprène. Raphaëlle, une des zartistes, est au poil avec elles. Il y a aussi deux autres accompagnatrices. C’était notre première matinée, il y en aura cinq. Tout cela c’est pour le carnaval de la ville.

Ces dames sont contentes. Je ne savais pas trop…Elles viennent pour apprendre le français, en fait c’est comme un prétexte, elles viennent surtout pour sortir de chez elles. Mais j’ai fait le guignol, je leur ai présenté la chose avec force de sourires et Raphaëlle a montré des tas de photos, y compris de marionnettes géantes que la compagnie a faites au Maroc, chez ces dames donc…

Autour de la grande table, dans la grande pièce-atelier, les petites mains pressent fermement les bouts de mousses qui se rejoignent. Les sourires et la concentration. « Il fait faire joli » elles disent.

Simplement se réunir pour créer, même un petit bout de mousse qui s’assemble. S’assembler. Les choses simples qui coulent et s’animent. Je me souviens au Nord Laos, un genre de bibliothèque que nous avions construite dans un village. Les enfants assemblés. Au dehors il y avait une cahute de paille et bambou, avec des livres aussi. Des livres de dessins, des bandes dessinées, que nous faisions. Les enfants se posaient là, dehors, à deux ou trois et tournaient les pages. Parfois très sérieux, parfois en riant, tenant fermement les livres, parfois un livre pour trois ou cinq. Sous le soleil, sous la tiédeur matinale de là-bas.

.

janvier 9, 2011

Passagère

Un sac, un quai. Autour d’elle le tout défile dans ses cheveux. Elle se rappelle et elle oublie.

Un sac, une rue, un bus traverse une ville. Derrière se posent les ponts entre ses années.

Un sac, des escaliers, les uns descendent les autres montent. Tous au même endroit et elle, elle pose pied là où elle ne s’attend pas.

.

septembre 8, 2010

Déroulement, faire, avoir fait, être.

.

Est-ce qu’on change ? Est-ce qu’on reste la même personne ? La même qu’à 3 ans, qu’à 13, qu’à 22, qu’à 33, qu’à 47 et ainsi de suite ? Est-ce qu’on rassemble mieux ses affaires, tous nos trucs et machins et qu’on sait mieux moins s’y casser la binette ? Mieux et moins ? Moins et mieux ? Une histoire de tri, de se frayer le passage, moins s’affoler devant soi-même, relever ce défi.

Dans cette période maintenant où derrière il y a cinquante années et un grand paquet de faire, que je n’ai plus à prouver aux autres, et que j’ai fait les essentiels sans lesquels je ne pourrais pas me regarder dans un miroir, sans lesquels je serais encore entrain d’accumuler. Entrer dans cette autre façon d’être, brûlée par le fragile, contaminée par la douleur inhérente à tout mais lestée et remplie toute entière par tout ce que j’ai mis dans mon sac de vie. C’est ce passage, cette multitude de réponses possibles, la peur de mal vieillir, la frayeur de ce que je sais et de ce que j’en ai vu et dont je ne veux pas, à aucun prix.

Soleil en face. Partir dans la lumière. Envelopper mes contours en faire un rayon de vie souple où le temps ne compte pas et qui ne cherche plus aucune réponse.